Fils unique de Jean-Pierre Vasarely, dit Yvaral, et unique petit-fils de Klara et de Gyözö Vasarhelyi, dit Victor Vasarely, je nais le 4 octobre 1960 à Paris sous le nom de Pierre-Victor-Serge, assurant ainsi la  continuité familiale qui se reconnait tant dans les prénom, patronyme ou nom d’artiste …

Victor Vasarely et Pierre Vasarely, Gordes 1972

Mon enfance et mon adolescence ont été éclairées par  la « constellation Vasarely», avec l’étroite complicité tour à tour aimante et filiale comme savante, imaginative et technique d’Yvaral et de Vasarely. A celle-ci, j’associe ma mère Geneviève Dupin et ma grand-mère Claire, l’épouse dévouée à l’extrême, qui sacrifiera sa propre carrière artistique à celle de son mari.

Victor Vasarely et Pierre Vasarely, Paris 1994

La  période 1950-1990 a été éblouissante de créativité comme d’esprit critique et d’entreprise, dont l’une des manifestations les plus symboliques et emblématiques sera la constitution de la Fondation Vasarely, reconnue d’utilité publique le 27 septembre 1971.

La Fondation Vasarely, à but non lucratif, intégralement financée par mes grands parents – tant pour la construction que pour la constitution du fonds artistique -comportait initialement deux pôles distincts et complémentaires : le musée didactique de Gordes inauguré en 1970, se trouvant dans le Château (après avoir été totalement restauré), et le centre architectonique d’Aix-en-Provence inauguré en 1976, qui reste à ce jour seul en activité.

La vie de Vasarely a été entièrement consacrée à son œuvre. Le vrai luxe auquel il aspirait était celui d’une création libérée de toute contrainte matérielle. La Fondation est la concrétisation de cette volonté. C’est ainsi que j’ai immédiatement été considéré par mon grand-père comme partie intégrante de cet univers destiné sans aucune discussion ou hésitation à « œuvrer pour l’œuvre », formé pour cela, avec les moyens qui seraient les miens mais non sans libre-arbitre ou autonomie de pensée.

Ainsi, par affection puis par curiosité et enfin par passion, ma vie s’est orientée ab initio et de manière exponentielle vers la promotion et la défense de l’œuvre de Vasarely. Il m’est difficile de distinguer l’inné de l’acquis, de la vocation ; mes goûts, ma formation, ma détermination sont consacrés à la défense de la mémoire et des volontés de Claire et de Victor Vasarely

C’est parce que la Fondation a son siège à Aix que j’ai effectué des études dans cette ville et que j’en suis diplômé (Institut d’Etudes Politiques, 1984). A la demande expresse de mes grands parents, j’ai été associé avec eux pendant une quinzaine d’années à la vie administrative et culturelle de l’institution. Plus prosaïquement, cela m’a conduit aussi à gérer des évènements dont la Fondation se serait bien passée, notamment à initier la plainte et la procédure pénale ayant conduit à l’éviction et à la condamnation de l’ancien président de la Fondation, le doyen d’université Charles Debbasch et d’autres encore, bien peu scrupuleux à l’endroit d’une institution reconnue d’utilité publique et qui voulurent en faire leur chose et ensuite à l’endroit de ma propre famille.

Plus encore à compter de mon arrivée à Aix-en-Provence en 1981, j’ai été le confident de mes grands-parents puis de mon seul grand-père jusqu’à son décès le 15 mars 1997, meurtri par les rivalités familiales suscitées et attisées de l’extérieur et de l’intérieur.

Cet engagement réciproque se retrouve dans le testament établi par Victor Vasarely le 11 avril 1993 – testament attaqué par ma belle-mère mais définitivement validé par les cours et tribunaux – me chargeant de promouvoir et de pérenniser ses idées et son œuvre plastique, notamment par l’intermédiaire de la Fondation créée à cet effet. Cette qualité de légataire universel s’étend au droit moral de Vasarely, consacré par jugement du 5 novembre 2009, avec effet rétroactif au 15 mars 1997.

Injustement écarté de la Fondation mais me souciant de son sort, je crée en janvier 2004 l’Association pour la Défense et la Promotion de l’œuvre de Vasarely, que je préside jusqu’en 2009. Son but est d’explorer les voies et moyens de parvenir aux objectifs intellectuels et artistiques élaborés par l’artiste.
Aujourd’hui, cette association s’est transformée en Association des amis de la Fondation Vasarely.

Toujours en 2004, je deviens membre de l’Union Française des Experts, notamment en tant que spécialiste de l’op art et de l’œuvre de Vasarely.

En qualité de successeur exclusif de Victor Vasarely, je siège en qualité de membre fondateur au conseil d’administration de la Fondation Vasarely depuis 2006. Pour mémoire, de par sa reconnaissance d’utilité publique, les deux ministères de tutelle, la Culture et l’Intérieur, siègent au conseil d’administration.

Le 21 juillet 2009, après deux années d’administration judiciaire ayant permis de sauvegarder l’institution, le conseil d’administration de la Fondation m’a élu président. Cette fonction n’est pas honorifique même si je la considère aussi comme un honneur. C’est avant tout une charge et une mission à accomplir.

Pour exemple il m’est désormais possible de tenter de mener à bien la publication du catalogue raisonné de l’œuvre de Vasarely par la Fondation Vasarely.

Surtout, le bâtiment construit par Victor Vasarely, « œuvre contenant l’œuvre », a enfin été inscrit le 14 janvier 2013 au titre des monuments historiques, prélude à l’indispensable restauration d’un lieu unique, mais privé d’entretien par les gestions successivement incompétentes, de précédents présidents poursuivant leur enrichissement personnel ou leur carrière et non pas la préservation de l’œuvre et du site.

Grâce à un Conseil d’administration concerné, la Fondation Vasarely, prépare activement la réhabilitation de son bâtiment, inscrit au patrimoine en novembre 2003 et seule fondation partie intégrante du « Plan Musées 2011 – 2013 » depuis le 8 septembre 2010.

A raison de la multiplicité des procédures affrontées et pour la sauvegarde de l’œuvre de Victor Vasarely, cette triple activité administrative, artistique et juridique, je deviens Membre de l’Institut Art & Droit.

L’attachement de mes grands-parents à la Hongrie ne s’est jamais démenti, et c’est avec eux que j’ai pu découvrir leur pays d’origine et plus particulièrement Pécs, ville natale du plasticien. Aix-en-Provence et Pécs sont jumelées depuis 2011, et je participe avec assiduité au développement des relations entre les deux villes. C’est ainsi qu’en 2010, les autorités municipales de Pécs me décernent le titre de Parrain de Pécs2010, capitale européenne de la culture.

Cette liaison constante amène encore à ce que le poste de consul honoraire de Hongrie pour la région PACA me soit confié en 2012, puis que l’Université de Pécs me décerne le titre de docteur honoris causa en 2013.

Aucun de ces titres et honneurs n’est recueilli pour flatter ma vanité. Tous sont mis au service de la cause que je n’ai cessée de défendre : promouvoir l’œuvre et la mémoire de Victor Vasarely, sauver la Fondation, la rétablir et la développer dans son prestige et son rayonnement.